L’entretien

Former & entretenir son oliveraie

 

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Pour produire des fruits sains et abondants l’olivier doit faire l’objet de soins attentifs et constants. Il faut le planter correctement, le nourrir, le tailler, l’irriguer, le protéger des maladies et éventuellement le soigner. Autant d’étapes à franchir avant de récolter ces précieuses olives qui seront la récompense de tout ce travail.

Alors bon courage à tous ceux, amateurs ou professionnels, qui se lancent par passion dans cette belle culture. Et vous trouverez sur ce site quelques conseils pouvant être utiles sur ces différentes étapes.

AVANT LA PLANTATION

PÉRIODE DE PLANTATION

L’olivier se plante entre le mois de novembre et le mois de mars. Dans les régions froides le printemps est préférable pour laisser au jeune arbre le temps de se préparer avant son premier hiver.

EXPOSITION

L’olivier apprécie une exposition au soleil.

SOL

L’olivier n’apprécie ni les sols trop calcaires ni les sols gorgés d’eau. Il préfère un sol légèrement acide et bien drainant. Les sols fortement argileux présentent des risques par leur gestion de l’eau (trop d’eau en hiver, trop compact en été).

DISTANCE ENTRE DEUX OLIVIERS ET ENTRE DEUX RANGS

La distance à respecter entre deux oliviers et deux rangs est de 6 mètres environ.

PRÉPARER LA TERRE AVANT LA PLANTATION

Si possible, préparer la terre en amont de la plantation en creusant un trou plus large que la taille occupée par les racines.

Sur les bords et au fond du trou, mélanger la terre à du compost et travailler le sol dans toutes les directions (à la fourche voire à la barre à mine), surtout s’il a une tendance argileuse.

COMMENT PLANTER UN OLIVIER

PLANTATION A RACINES NUES

Il est important de préparer les racines en les rafraîchissant légèrement, c’est-à-dire en les coupant toutes de quelques centimètres, en particulier les parties cassées.

Ensuite, il est très utile de tremper pendant deux heures les racines dans du « pralin », pour faciliter l’adhésion avec la terre. Le « pralin» peut se fabriquer à partir d’eau, de terre de jardin et de fumier, ou bien s’acheter en jardinerie.
La plantation en racines nues reste rare, car cet arbre à feuille persistantes est le plus souvent vendu en motte.

LA PLANTATION D’OLIVIERS EN POT

Bien humidifier le pot avant de dépoter l’olivier. Laisser la motte dans l’eau pendant au moins une demi-heure.    Les racines se porteront d’autant mieux qu’elles seront enterrées jusqu’au collet.

L’olivier est alors planté en pleine terre. Une partie de la terre sera enlevée et remise autour du plant pour le stabiliser. On prendra soin de ne pas intervertir les couches de terre (ce qui était à la surface revient à la surface). Le sol est légèrement tassé pour favoriser le contact entre les racines et la terre et éliminer les poches d’air.

LA POLLINISATION

Afin de vous garantir une bonne fructifications veillez à la mixité de vos arbres. La diversité des essences favorise une bonne pollinisation. En effet la majorité des sujets nécessitent une pollinisation croisée pour fructifier ; rares sont les variétés auto fertiles qui seront capables de s’auto-polliniser.

Qu’elles produisent des olives de table ou destinées à faire de l’huile, il existe une dizaine de variétés qui sont capables de s’auto-polliniser et qui ne nécessitent donc pas la présence d’autres arbres pour fructifier. Pour vous aider, voici une petite liste des variétés auto fertiles :

Aglandau / Amellau

Deux variétés résistantes au froid et produisant des olives vertes destinées à la table ou à la production d’huile

Frantoio

Très grande résistance au froid, utilisée en Italie pour la production d’huile.

Cipressino

Très grande résistance au froid, peut être cultivée dans la majorité des régions pour la production d’huile. C’est aussi un très bon pollinisateur.

Grossanne

produit des olives noires de table mais aussi de l’huile, résiste bien au froid

Cailletier

Très vigoureuse, produisant l’olive noire de Nice

Cornicabra

Très courante en Espagne, destinée à produire de l’huile

Rougette de l’Ardèche

Bien résistante au froid et destinée à la production d’huile

Verdale

Très grande résistance au froid

la fertilisation de l'OLIVIER

Les oléiculteurs se préoccupent souvent de savoir comment tailler leurs oliviers, et oublient de les fertiliser. C’est une grave erreur ! La fumure c’est l’alimentation de l’arbre : azote, phosphate et potasse, avant tout.

Un arbre bien taillé, mais sous-alimenté ne poussera que très lentement et sa production sera souvent très faible.

La fumure se décompose en fertilisation et en amendement : la fertilisation entretien l’arbre, l‘amendement entretient le sol.

L’amendement du sol consiste à apporter des produits qui vont améliorer le taux de matière organique (compost, fumier).

La fertilisation du sol consiste à apporter à l’arbre les nutriments nécessaires à sa croissance : azote, phosphore, potasse (NPK).

Commencez par nourrir la terre de matière organique, sous différentes formes : compost de déchets verts, marc de raisin, grignons d’olives, fumier de volailles ou d’ovins … soit seuls ou associés. Vous pouvez en trouver aussi en sac, sous forme de granulés. Si vous le pouvez, travaillez un peu le sol avant d’épandre l’engrais

Ensuite, apportez à l’olivier les éléments nécessaires à son bon fonctionnement : de l’azote N, du phosphore P, de la potasse K, du magnésium, des oligo-éléments (Bore, Zinc, Manganèse).

Il existe dans le commerce des produits « spécial olivier » du type organo-minéral qui apportent à la fois de la fertilisation et de l’amendement.Ils s’achètent dans des jardineries ou chez des vendeurs de produits agricoles. Ces produits sont à épandre sous les oliviers à la fin des gelées aux doses indiquées sur les emballages. A titre d’exemple un engrais dosé 8-4-12 apporte 8% d’azote, 4% de phosphore et 12% de potasse. Deux ou trois passages sont préférables afin de laisser l’arbre assimiler.

Attention à ne pas épandre l’engrais, trop près, voire juste autour du tronc, mais bien sur toute la zone correspondant à la couronne de ses branches (environ 3  à 4 kilos pour un arbre déjà bien développé).

Sachez aussi que rien ne remplace l’apport de compost ou de fumier directement au pied de l’arbre (toujours sous la couronne des branches )

l'IRRIGATION

Le proverbe dit  » L’olivier aime l’eau qui passe mais pas l’eau qui reste « 

enen cas de très forteL’olivier supporte mal l’eau qui stagne sur ses racines. Il risque dans les cas extrêmes, l’asphyxie racinaire. Ce phénomène est fréquent dans les sols très argileux.

A l’opposé, l’olivier supporte très bien la sècheresse. Cependant, s’il n’a pas suffisamment d’eau, il ne pousse pas et ne produit que très peu, ou bien de façon aléatoire une année sur trois ou quatre.

De ces observations, nous déduisons les points suivants :

  • l’olivier préfère les sols filtrants. Ces sols se reconnaissent facilement : même après une pluie abondante, il n’y a pas de flaque d’eau en surface, et il est possible de rouler en véhicule sans s’embourber. Ce sont des sols caillouteux ou sableux avec un faible taux d’argile.
  • l’olivier a besoin d’un minimum d’eau. Il pousse plus vite et produit plus lorsqu’il est irrigué, mais il faut éviter les excès d’eau.
  • l’apport d’eau doit permettre aux racines de l’olivier d’évoluer dans un sol légèrement humide entre mars et septembre.

Attention aux oliviers plantés dans des pelouses dans un sol argileux : très souvent ils reçoivent trop d’eau ! Ceci se traduit par des pousses qui sèchent, par des arbres d’aspect chétif et par des forts dessèchements dans certaines conditions extrêmes.

RÉSISTANCE DE L’OLIVIER À LA SÉCHERESSE

Contrairement aux autres arbres fruitiers, l’olivier va privilégier sa survie et non le développement de sa descendance.

En cas de saison très sèche deux périodes sont à surveiller : le temps de la floraison et le temps de la transformation d’eau en huile dite lipogenèse .

LA FLORAISON

Celle-ci a lieu au mois de mai, et  c’est une période critique en cas de sècheresse. Si les réserves hydriques sont faibles la formation des inflorescences et l’épanouissement de la fleur peuvent malgré tout avoir lieu. Mais dans ce cas  il y aura moins de fleurs et si la sécheresse se prolonge les fleurs risquent de tomber .

De même en cas de tempête ou de grands vents elles peuvent tomber !

Le climat du mois de mai est donc le plus stratégique dans l’oléiculture !

Mai sec = irrigation (s’il y a droit d’arroser)

LA LIPOGENÈSE

La lipogenèse est le processus de formation de l’huile. L’olive transforme alors son eau en huile. Ce processus débute vers la fin août jusqu’aux mois de novembre et décembre. Fin novembre la teneur en huile a atteint son maximum. Les irrigations tardives (fin aout début septembre ) situées durant le grossissement de la pulpe donnent donc de biens meilleurs résultats en production d’huile, que des irrigations en juillet. C’est cet apport d’eau tardif qui en gorgeant les olives favorisera une bonne production d’huile . En cas d’été très sec les oliviers devront donc avoir un apport d’eau à partir de fin aout , le mieux pour eux étant cependant de bénéficier de très bonnes pluies en septembre

Lorsque la lipogenèse est terminée l’olive perd l’eau restante, son poids se réduit , elle ne produira pas d’huile en plus. L’huile est déjà dans l’olive .

LA TAILLE DE L'OLIVIER

Le proverbe dit  » un oiseau en plein vol doit pouvoir traverser l’arbre « 

NON TAILLÉ

TAILLÉ

TAILLE SÉVERE

Et les anciens conseillaient aux plus jeunes  » fais mal à ton arbre, il te fera du bien « 

Autant donc de vieux adages pour recommander la taille de l’arbre !

Mais qu’en est-il exactement ?

L’olivier est un arbre généreux et buissonnant, qui peut atteindre des hauteurs généreuses et qui a souvent besoin d’être contrôlé dans son développement. Bien que sa taille ne soit pas obligatoire elle présente un certain nombre d’avantages suffisamment intéressants pour qu’elle soit devenue une pratique systématique. Alors, pourquoi, quand et comment tailler un olivier ?

La bonne période pour la taille

Pour faire simple et quelque soit le type de taille les mois de mars et avril sont les plus favorables pour la taille de l’olivier. On évite la période de gel et de floraison afin de ne pas stresser l’arbre.

En fonction de vos objectifs plusieurs possibilités de taille s’offrent à vous :

La taille d’esthétique

Elle se réalise à la fin de l’hiver. Il suffit de donner à l’arbre une jolie forme à la hauteur souhaitée. Supprimez les branches grêles et stériles ainsi que les branches mortes et toutes celles qui se croisent. Ne taillez que légèrement. Le but est de rééquilibrer la charpente, d’harmoniser son port. Laissez la lumière pénétrer dans l’arbre.

La taille de formation du jeune sujet

Les premières tailles d’un jeune olivier ont pour but de sélectionner les branches maîtresses ou charpentières et ont aussi la vertu de donner une forme de verre à pied à l’arbre (appelée aussi taille en gobelet) C’est ce que l’on appelle la taille de formation. C’est elle qui apportera vigueur et productivité à l’olivier.

Cette taille en gobelet permet d’obtenir un arbre équilibré, au houppier aéré et de dimension modeste, facilitant la cueillette et les éventuels traitements.

Les premières années, les pousses se développant sur la tige principale sont donc supprimées afin de former le tronc. Puis, lorsque l’arbre arrive à sa 4e année (environ 1,50 m de haut), le rameau central est supprimé et les branches charpentières (quatre ou cinq) sont sélectionnées, afin de former le gobelet.
Cependant d’autres formes de taille existent, surtout pratiquées en Italie.

La taille d’entretien et de fructification

Cette taille est essentielle, car elle assure la fructification. En effet seuls les rameaux du précédent printemps fleurissent, la fructification se fait sur un rameau de deux ans.

  • Elle favorise la croissance. On rajeunira l’arbre en éliminant le bois mort ou malade, ce qui entraînera une croissance plus forte et une meilleure production de fruits.
  • Elle améliore l’aération et l’exposition à la lumière. Un arbre bien taillé a une structure plus ouverte qui permet une meilleure circulation de l’air et une meilleure exposition à la lumière .Cela améliore donc la santé de l’arbre et la qualité des fruits.
  • Une structure claire facilite la récolte.
  • Il s’agit d’un éclaircissement de la masse végétale qui a pour but d’apporter de la lumière aux olives. Il sera toutefois nécessaire de procéder à une taille sélective, car trop d’exposition du tronc et des branches maîtresses au soleil fragiliserait l’olivier. En effet les oliviers et leurs branches charpentières n’aiment pas beaucoup l’exposition directe au soleil qui brûle l’écorce. Il faudra aussi éliminer les branches qui ont déjà produit beaucoup de fruit afin de favoriser les futures charpentières qui bénéficieront ainsi d’une excellente montée de sève !

    Veillez cependant à ne pas enlever trop de végétation à la fois car cela peut  stresser l’arbre  et nuire à la production de fruits. Les experts recommandent de ne pas élaguer plus de 25 à 30 % de la ramure par an.

taille de l'olivier entretien et de fructification

La taille de régénération

L’objectif premier est de maximiser la production de fruits et d’assurer une qualité constante des olives. Idéalement, un olivier à usage agricole ne devrait pas dépasser 3 à 4 mètres de hauteur. Cela facilite considérablement la récolte.

Au-delà lorsqu’il est trop haut et trop touffu .Une taille de restructuration (ou rajeunissement ) s’impose alors. Cette  taille radicale ne laisse presque plus que le tronc principal avec quelques pousses. Après une telle mesure l’arbre n’est pas mort et repoussera en quelques années. À nouveau il faudra sélectionner parmi les nouvelles pousses, 3 ou 4 d’entre elles qui deviendront des branches porteuses.

taille de régénération d'un olivier
taille de régénéragtion d'un olivier

Conseils de taille pour les tout débutants

La taille des oliviers pour les débutants : l’abc de la taille pour les oléiculteurs en herbe. La première chose à faire est de supprimer les drageons, c’est-à-dire les branches végétatives présentes sur les racines ou sur le tronc de l’olivier, qui peuvent se développer à la base de la plante autour de la tige centrale. Pour les enlever une cisaille de jardin suffit. Dans un deuxième temps il faut vider le centre de la plante : analysez l’arrière des branches et ne retirez que les gourmands les plus vigoureux. Les gourmands sont également des rameaux non fructifères, mais contrairement aux drageons, ils poussent sur le tronc ou sur les branches (les plus vigoureux se trouvent sur la partie dorsale des branches principales). Il faut évidemment supprimer les branches malades, celles qui sont en double et celles qui partent dans une direction inopportune.

Et 10 points à suivre pour réussir la taille de l’olivier :

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