L’entretien
Protections sanitaires de l’arbre & prévention des maladies
PRÉVENIR LES RISQUES
Lorsqu’il s’agit de protéger vos oliviers contre les maladies, la prévention est la clé. Voici quelques mesures qui permettent de réduire considérablement les risques de maladies et garantir une récolte saine et abondante. Une des premières mesures consiste à dégager toutes les branches au sol coupées lors de la taille. Les broyer si possible.
Bien choisir la variété qui convient à votre terrain :
-Optez pour des variétés qui sont connues pour leur résistance aux maladies. Certaines variétés sont naturellement plus robustes et moins susceptibles d’être affectées par les infections : Amellau, Anglandau, Picholine et Grossane.
– Parmi les différentes variété choisissez celles adaptées à votre climat et à vos conditions de sol. Examinez autour de vous les variétés en place !
-Entretenez le verger : taillez régulièrement les arbres pour éliminer les branches mortes ou endommagées. Cela permet d’améliorer la circulation de l’air et de réduire les risques d’infection. Gardez un œil sur l’état général de vos oliviers et ramassez les fruits tombés qui peuvent favoriser le développement de maladies.
-Limitez le dessèchement du sol par l’emploi de paillage
-Evitez l’excès d’eau. Les oliviers préfèrent les sols bien drainés et n’aiment pas l’excès d’humidité. Assurez-vous que vos oliviers sont plantés dans un sol qui permet un bon drainage. Évitez également d’arroser excessivement vos arbres, car cela peut favoriser le développement de maladies fongiques. Un arrosage modéré et régulier est généralement suffisant pour maintenir vos oliviers en bonne santé, essentiellement en mai/juin et fin aout/début septembre
– La bouillie bordelaise (solution à base de cuivre ) pulvérisée au printemps et à l’automne constitue une bonne mesure de prévention contre les maladies fongiques. Elle est autorisée en agriculture biologique.
On peut diviser les risques encourus par l’olivier en deux grandes catégories
Les attaques des insectes ravageurs :
les piqures de mouches, la cochenille, la Xylella fastidiosa.
Les maladies dues à des champignons ou des bactéries :
la fumagine, l’œil de paon, la dalmaticose, le chancre…
lutte contre les ravageurs
Description & lutte
1 LA MOUCHE DE L'OLIVIER
La mouche de l’olivier : la mouche de l’olivier est le principal ennemi de cet arbre, auquel elle s’attaque exclusivement. Elle peut y faire de très gros dégâts : olives qui tombent, nécroses du fruit, perte du goût qui devient rance. C’est pourquoi nous développerons la lutte contre la mouche avec soin.
De son nom Bactrocera oleae, notre ravageur est un petit moucheron de 5 mm de longueur. Il est reconnaissable à son abdomen de couleur orangée avec deux striures noires et à son thorax portant une tache argentée centrale. Ses ailes sont transparentes avec une tache noire à leur extrémité. La femelle perce la peau des olives pour y pondre un œuf. Elle est capable de répéter cette ponte sur plus de 400 fruits, les essaims contaminant rapidement des arbres entiers, sachant que 5 générations peuvent se succéder en une saison, entre juin et octobre.
Dès que les olives atteignent 8 à 10 mm de longueur, par temps chaud à partir de 25 °C., surviennent les premières pontes dans l’olive. Quelques jours après la ponte (2 à 3 jours) on observe l’ apparition d’un asticot se nourrissant de la pulpe de l’olive. En grossissant celui-ci se transforme en larve et creuse une galerie dans l’olive. Les larves pondues dans les fruits s’y développent et y creusent une galerie. Au bout de dix jours, la mouche adulte s’en extirpe et s’envole, laissant les vers se développer dans l’olive. Ce cycle aura duré un mois depuis la ponte.
Il est à noter qu’au delà de 30 ° C. les mouches sont inactives.
Les olives infectées par la mouche présentent donc toutes des petits trous caractéristiques et en automne, quand la température baisse, les olives piquées commencent à tomber. Elles sont bien sûr impropres à la consommation et le goût en est altéré.
Les variétés d’olives à gros fruits et à peau fine telles que la Lucques, la Bouteillan et la Verdale de l’Hérault sont les plus sensibles à ce parasite
LES MOYENS DE LUTTE CONTRE LA MOUCHE
Tout d’abord être attentif à la température. Les attaques de mouches sont élevées entre 25° et 30° et par temps relativement humide. La grande sécheresse n’est pas favorable aux pontes.
En cas d’attaque Il y a principalement deux méthodes de lutte efficaces contre la mouche : les méthodes mécaniques et les méthodes chimiques.
Les méthodes naturelles : oliveraie enherbée, présence de plantes, de fleurs, d’oiseaux, ou même l’installation d’un nichoirs à chauves-souris (qui consomment les mouches de l’olive au crépuscule) s’avèrent trop aléatoires pour être efficaces .
Quant aux armes chimiques, traitement insecticide (adulticide et larvicide ), elles sont exclusivement réservées aux professionnels disposant d’un Certificat Phytosanitaire. Ce sujet ne sera donc pas abordé ici.
Il reste donc les armes mécaniques : le piégeage massif et les barrières minérales.
Pour une stratégie de lutte biologique globale contre les vers de l’olive nous avons sélectionné les meilleurs traitements mécaniques
LE PIÉGEAGE MASSIF DE LA MOUCHE
Il s’agit de placer dans les arbres des pièges remplis d’une solution de phosphate diammonique, cette solution attirant les mouches. Une fois entrée dans le piège la mouche ne peut plus en sortir.
La lutte biologique à l’aide d’un piège est donc une stratégie de lutte et de prévention. Elle permet de limiter les accouplements et les pontes. Il est important d’agir dès les premiers vols (Juin). Placez les pièges à une hauteur de 1 m20 à 1m50 du sol sur une branche du fruitier. La période de piégeage s’étire de juin à novembre.
Cette méthode à base de phosphate diammonique est très économique, le piège pouvant être fabriqué par vous-même. (voir ci-dessous le fichier PDF)
Nous conseillons de positionner 1 piège pour 1 à 5 oliviers. Le piège sera nettoyé et le liquide sera renouvelé toutes les 3 à 4 semaines.
Ce piégeage a le mérite d’informer sur le nombre d’attaques de mouche. Il est cependant d’une efficacité moyenne. C’est un outil de prévention plus que de traitement
Cependant cela ne suffit pas à protéger les fruits. La capture des mouches dans les pièges témoigne surtout du niveau d’attaque des mouches. Lorsque les captures sont élevées il faut compléter la protection par un traitement à l’argile( barrière minérale ).
LA BARRIÈRE MINÉRALE : traitement à base d’argile (Baraka)
L’ARGILE BLANCHE (Kaolin) agit comme une barrière minérale. L’argile blanche modifiant la couleur du fruit, rend l’identification du fruit par la mouche plus compliquée, elle agit ainsi tel un répulsif naturel.
Sous forme de poudre à diluer dans l’eau, son nombre d’applications varie en fonction des ravageurs et des conditions météorologiques (en cas de lessivage par temps pluvieux le traitement est à recommencer). La première application se réalise dès l’arrivée des premiers parasites : juillet.
Ce produit agrée en culture biologique est vendu en boutique
Pour une oléiculture en amateur
Organisez-vous avec vos voisins pour mettre en œuvre la stratégie du piégeage massif.
En cas de fortes pontes, accompagnez cette prévention par une barrière minérale.
Et surtout si en fin de saison le taux de piqûres augmente utilisez la stratégie récolte précoce.
Pour vous aider dans vos choix stratégiques de lutte suivez ces liens :
2 LA COCHENILLE NOIRE DE L'OLIVIER
La cochenille passe l’hiver sous forme de larves
Les larves éclosent et sortent au début du printemps. Elles se transforment en jeunes femelles et de couleur jaune pâle puis elles évoluent vers une couleur plus foncée
A partir de mi-juin, on voit donc apparaître des cochenilles noires, femelles à maturité sexuelle. Elles commencent à pondre des œufs orangés. La ponte se déroule de mi-juin à mi-août.
Les dégâts directs sur la production d’olives sont peu importants.
Cependant la sécrétion de miellat qu’elles produisent favorise le développement de fumagine laquelle bloque la photosynthèse et provoque un affaiblissement et une défoliation de l’arbre. On a donc des dégâts indirects importants qui se traduisent par une perte de récolte qui peut être significative.
Moyens de lutte contre la cochenille
Le fait de favoriser la biodiversité au jardin permet de lutter préventivement contre l’apparition des cochenilles. Les ennemis naturels de ces nuisibles comme les larves de coccinelles se chargeront de les réguler. Elles peuvent aussi s’acheter en lutte biologique.
Sur les oliviers infestés, on pourra utiliser un traitement à base d’huile de paraffine ou supprimer les larves à l’aide de savon noir.
Une taille fréquente permet réduire le risque de cochenille.
3 LA XYLELLA FASTIDIOSA
En 2015 la bactérie tueuse d’oliviers Xylella Fastidiosa a connu un fort développement. Cette bactérie transportée par des insectes piqueurs provoque un « complexe de dessèchement rapide de l’olivier ». En Italie du sud, des milliers d’arbres en sont morts depuis une dizaine d’années. Elle n’est apparue que très rarement dans le midi de la France.
Heureusement, en Italie, la menace a beaucoup diminué.
LUTTE CONTRE LES MALADIES
1 LA FUMAGINE
la fumagine est un complexe de champignons directement lié à la prolifération de la cochenille noire de l’olivier. Elle se manifeste par un dépôt noirâtre, semblable à de la suie, recouvrant la surface des feuilles et du bois.
Ce dépôt limite la photosynthèse et les échanges gazeux de l’olivier. La croissance de l’arbre et la production d’olives s’en trouvent réduites.
Si un foyer se déclare, la cochenille noire doit être combattue au plus tôt, par une taille sévère ou des traitements insecticides appropriés
MOYENS DE LUTTE
La meilleure solution pour limiter la fumagine consiste à réduire la population de cochenilles noires de l’olivier et à tailler les rameaux couverts de fumagine. Si un foyer se déclare, la cochenille noire doit être combattue au plus tôt, par une taille sévère ou des traitements insecticides appropriés. La fumagine ne s’installera pas ainsi.
2 L'OEIL DE PAON
Cette maladie due à un champignon, Cyclonium oleaginum attaque les feuilles de l’arbre ainsi que les fruits. Des taches circulaires, jaunes ou brunes, marquées de cercles concentriques, sont caractéristiques et ont valu à cette maladie cryptogamique le nom « d’œil de paon ». A terme, elle entraîne la chute des feuilles atteintes, ce qui affaiblit l’olivier et n’est guère esthétique, et la qualité des olives récoltées (pour les arbres cultivés pour leurs fruits) peut être médiocre.
MOYEN DE LUTTE
Le traitement et la prévention consistent en une application de bouillie bordelaise.
3 LA DALMATICOSE
Depuis quelques temps et surtout après les dernières pluies, nous voyons apparaître sur les olives maintenant bien formées des taches noires. Le fruit se dessèche et tombe facilement. Ce champignon est transmis par un insecte au nom de Cécidomyie de l’olive, qui possèderait ce parasite dans ses glandes salivaires, et contaminerait ainsi l’olive.
MOYEN DE LUTTE
Une parade efficace est le traitement des arbres à la bouillie bordelaise.
4 LA VERTICILLOSE
Maladie grave et difficilement curable. Elle fait s’assécher les rameaux, voire l’arbre en totalité, de manière parfois très rapide car les vaisseaux, assurant la circulation de la sève, touchés par la maladie ne peuvent plus remplir leur rôle. Il s’agit en général des branches les plus vigoureuses et dans tous les cas de la partie haute de la frondaison.
Les symptômes apparaissent en fin d’hiver, dès que les températures augmentent et s’étalent durant toute la saison de végétation.
MOYEN DE LUTTE
Généralement c’est en mars et avril que les dessèchements sont les plus spectaculaires. Et dans ce cas les branches atteintes doivent être coupées et brûlées.
5 LE POURRIDIÉ
Le pourridié est une maladie cryptogamique. Présent dans le sol, ce champignon se développe au contact du bois mort. Ce sont d’abord des filaments blancs microscopiques, appelés mycélium, qui se développent dans le sol pour former par la suite des filaments (des rhizomorphes) capables de s’enrouler autour des racines d’un arbre à proximité et de les faire pourrir (d’où le nom « pourridié »).
Petit à petit, c’est tout le système racinaire qui est touché, jusqu’à la base du tronc, le champignon s’insérant entre l’écorce et le bois, entraînant à terme la mort de l’arbre.
MOYEN DE LUTTE : aucun
6 LE CHANCRE
Le chancre de l’olivier n’est pas dû à un champignon, mais à une bactérie vivant sur l’écorce et les feuilles des arbres, et qui profite notamment des plaies causées par la taille pour pénétrer dans les tissus de l’olivier.
Le chancre de l’olivier engendre l’apparition de tumeurs et grosseurs, déforme parfois les branches et le tronc de l’olivier. Les parties atteintes prennent généralement des teintes sombres, ou noircissent carrément.
Bien souvent, on détecte la présence du chancre en constatant que des feuilles et des branches de dessèchent.
MOYEN DE LUTTE
Commencez par couper les branches atteintes en désinfectant avec soin les lames de votre sécateur, au moyen d’alcool ou de vinaigre blanc.
Une fois cette taille effectuée, traitez à la bouillie bordelaise, qui s’applique diluée dans l’eau à l’aide d’un pulvérisateur.
Pour adhérer à l'association
La cotisation annuelle est de 30 €